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FCC-hh: Le collisionneur de hadrons à la frontière des hautes énergies
Le collisionneur FCC-hh sera un collisionneur de hadrons de 100 TeV, qui permettra d’atteindre un niveau de luminosité intégrée au moins cinq fois plus élevé que celui obtenu avec le LHC. Son énergie de collision dans le centre de masse, d’un niveau jamais atteint, fera du FCC-hh un instrument unique pour étudier la physique au-delà du Modèle standard.
Le FCC-hh permettra de repousser les frontières de l’énergie de presque un ordre de grandeur, donnant ainsi potentiellement accès à une exploration directe de la région des TeV. Cette performance rendra possible l’étude précise de l’autocouplage du Higgs, ainsi que des recherches sur les dynamiques de la brisure de la symétrie électrofaible à l’échelle du TeV, ce qui permettra d’élucider la nature de la transition de phase électrofaible. En outre, l’interaction entre les phases du FCC-ee et du FCC-hh est essentielle à l’obtention d’un large spectre de nouvelles mesures du Higgs. Grâce au FCC-hh, nous aurons également une réponse définitive à la question du paradigme des WIMP, car des candidats thermiques à la matière noire seront soit découverts soit écartés. Enfin, en s’appuyant sur les enseignements du FCC-ee, ce collisionneur pourrait nous donner accès à de nouvelles particules, dont l’existence pourrait être indirectement prédite par des mesures de précisions réalisés lors de la phase FCC-ee.
La configuration du FCC-hh est cohérente avec celle du FCC-ee et a été conçue de manière à permettre l’intégration fluide du complexe d’accélérateurs existant du CERN. En outre, il pourrait accueillir jusqu’à quatre expériences, comme le LHC aujourd’hui.
Grâce à un programme de R&D spécialisé, les technologies du FCC-hh pourront atteindre le niveau de préparation nécessaire et un meilleur niveau de performance, et permettre une production durable à grande échelle.
Parmi les principales technologies utilisées par un collisionneur linéaire, on trouve celles des aimants à champ élevé et des supraconducteurs. Le relèvement de la luminosité du LHC (projet HL-LHC), grâce à plusieurs dizaines d’aimants d’un champ magnétique maximal de 11–12 T, représente un pas important dans cette direction. Pour le FCC-hh, plusieurs configurations d’aimants de 16 T et de matériaux supraconducteurs innovants sont actuellement testées, avec des options pour des supraconducteurs à haute température critique. Parmi les autres technologies importantes, on trouve une infrastructure de réfrigération cryogénique à haute efficacité énergétique, utilisant des liquides de refroidissement innovants et un système de distribution haute fiabilité. Enfin, l’optimisation du transfert de faisceau haute puissance et la récupération locale de l’énergie des aimants font partie des technologies qui amélioreraient la performance des machines et trouveraient des applications au-delà de la physique des particules.
À lui seul, le projet FCC-hh servira la communauté mondiale de la physique pendant environ 25 ans. Associé au collisionneur de leptons (FCC-ee), il pourrait alimenter un programme de recherche mondial de plusieurs décennies, jusqu’à la fin du XXIe siècle.
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Le programme FCC intégré
L’approche la plus efficace et la plus complète pour explorer les questions non élucidées de la physique des particules moderne consiste à suivre un programme de recherche en plusieurs étapes intégrant, l’un après l’autre, des programmes de collision de leptons (FCC-ee) et de hadrons (FCC-hh). Une telle démarche permettra de parvenir à une compréhension exhaustive du Modèle standard et de la brisure de la symétrie électrofaible, et d’optimiser le potentiel de découverte de phénomènes au-delà du Modèle standard.
Le FCC se positionne comme le digne successeur du LHC, un collisionneur puissant qui ferait fructifier l’héritage du boson de Higgs. Il élargirait l’éventail des propriétés mesurables du Higgs, permettant ainsi de déterminer de manière plus sûre et indépendante des modèles ses couplages avec d’autres particules. D’autre part, l’association d’une meilleure précision et d’une énergie supérieure offre un cadre dans lequel ces deux axes d’exploration (directe et indirecte) d’une nouvelle physique se complètent et contribuent ensemble à caractériser la nature des possibles découvertes. En outre, cette nouvelle infrastructure de recherche permettrait de mener un certain nombre d’expériences de physique, notamment sur les collisions d’ions lourds et sur la diffusion électron-proton (FCC-ee), qui sont impossibles à réaliser avec des collisionneurs linéaires.
L’approche par étapes du projet FCC permettra de disposer du temps nécessaire pour mettre au point les nouvelles technologies indispensables à la construction d’un collisionneur de hadrons de la plus haute énergie, qui soit durable et rentable financièrement et énergétiquement. Ce projet intégré prend appui sur le complexe de machines déjà existant au CERN, notamment le HL-LHC, ses infrastructures et ses pré-accélérateurs. Ces derniers pourront servir d’injecteurs pour le FCC-ee et le FCC-hh. Le fait de pouvoir tirer parti d’infrastructures et de services organisationnels et administratifs préexistants et adaptés à des projets de recherche technologique de grande échelle est la clé de la réussite d’un projet de si grande envergure.
Déjà utilisée pour le LEP puis pour le LHC, cette approche permet de maîtriser les risques techniques et financiers sans contraintes artificielles. Elle renforce et élargit la position de chef de file de l’Europe dans les domaines de la physique des particules et de la physique des hautes énergies pour les prochaines décennies.
Enfin, cette nouvelle infrastructure de recherche aurait des retombées socioéconomiques considérables, en servant la communauté internationale, en collaboration étroite avec des partenaires industriels, et offrant des formations à tous les niveaux d’éducation pendant plusieurs décennies.
Calendrier
Le projet FCC intégré propose un programme de recherche sur plus de 70 ans, soit jusqu’à la fin du XXIe siècle.